François Delivre à Toulouse : Soirée sur le génie humain

François delivré - génie humain

Crédit image Julien Vigier @1g_radio

Jeudi 19 mai s’est déroulé dans le cadre de la Coaching Week organisée par ICF une soirée consacrée au génie humain avec en invité spécial François Delivré.
A cette occasion une centaine de personnes se sont regroupées dans les locaux d’Airbusiness Academy à Toulouse/Blagnac pour participer à des ateliers et à la conférence.

Retour sur l’évènement et définition du génie humain

La soirée a commencé avec quatre ateliers dont un sur le « cerveau créatif » co animé par Véronique Clair de Saint-Remy, Mireille Attana  et moi-même.

Cet atelier avait pour but de présenter aux participants les apports de neurosciences cognitives dans le domaine de la mobilisation de ses pleines capacités cognitives et créatrices.
En se basant sur l’Approche Neurocognitive et Comportementale de Dr Jacques Fradin de l’IME, cet atelier a été l’occasion de présenter et de faire expérimenter quelques exercices de Gestion des Modes Mentaux qui permettent de remobiliser les aires créatives de notre cerveau, là où elles nous font le plus défaut, c’est à dire dans les situations complexes ou inconnues.

Lors de la conférence qui a suivi, François Délivré nous a présenté sa vision du génie humain. Après un rapide parcours de la place des génies (en bien ou en mal) dans l’histoire et dans lequel nous avons pu voir que le génie a évolué d’une position cosmologique d’être universel à part entière recherché et parfois appréhendé par certains dans l’antiquité, à une position de génie incarné et personnifié par quelques-uns depuis la renaissance.

Par la suite, il s’est attardé à tenter de qualifier ce que peut être le génie humain et plus que de définir et réserver cette définition aux seuls grand génies, il s’est efforcé de définir la part géniale que l’on peut trouver en chacun de nous, avec en fil rouge les questions suivantes :

  • Qu’est-ce que n’est pas le génie ?
  • Comment reconnaitre le génie qui est en nous ?
  • Comment trouver et mobiliser notre part de génie ?
  • Quelles précautions faut-il prendre ?

Génie ou pas génie ?

François Délivré précise qu’il ne faut confondre le génie avec la notoriété, la célébrité et donc la notion d’immortalité de la pensée ou des actes qui peuvent aller avec la notion de traces laissées éventuellement  par le génie. Il rapproche par contre cette notion avec celle des talents innés ou développés tout en précisant qu’il peut y avoir du talent sans génie.

Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n’est rien.
Paul Valéry

La notion de puissance se rapproche également de celle du génie, dans la mesure où, le génie permet d’accéder à la puissance dans son action mais s’en distingue quand le fait de se croire génial conduit à la « toute puissance » qui se rapproche alors plus de l’aveuglement et de l’orgueil. Le génie se rapprocherait de l’invention dans la mesure où il partage avec elle la notion de découverte originale, de façon unique de penser ou de faire.

En définitive, le génie serait une part de nous remarquable nous permettant d’exploiter nos talents et qui aurait une signature, une façon d’être ou de faire, tout à fait unique et inimitable.

A quoi reconnait-on l’idée, la pensée ou le trait de génie ?

Plusieurs traits caractéristiques sont communs au génie mais ne sont pas pour autant tous obligatoires d’après François Delivré.

La notion de reconnaissance de l’entourage par exemple pose question. Si elle peut indiquer ou confirmer le génie de quelqu’un, son absence n’est pas la preuve du contraire, ainsi de nombreux personnages illustres n’ont vu leur génie reconnu que bien après leur mort comme Van Gogh.

L’isolement du génie semble une donnée plus stable, que ce soit par une fascination irrationnelle, par jalousie ou parce que la différence fait peur, le génie confèrerait une position à part qui amènerait à une forme d’isolement, d’où l’apparition du vocabulaire de la souffrance associée au génie ou du génie incompris dès le début du 19ième siècle.

A partir du 20ième siècle, la notion de génie du mal fait surface et s’installe alors une méfiance potentielle vis à vis du génie individuel ou scientifique.

Dans les 40 dernières années, l’essor du développement personnel, fait se réconcilier l’homme avec le génie et l’on parle alors de son génie personnel.

Le génie personnel se construirait alors de la manière suivante :

Une part innée et une part acquise. La part inné se manifesterait donc très tôt dans l’enfance sous la forme de talents singuliers à exploiter et ne pourrait prendre sa vraie mesure sans acquisition, sans apprentissage et sans travail.

Comment reconnaitre le génie qui est en nous ?

Si nous avons une part innée de génie en nous, comment se fait-il que l’adulte lambda n’y ait souvent pas accès.

Un élément de réponse concerne l’idée d’originalité associée au trait de génie. Cette originalité serait même à l’origine de son potentiel refoulement. Le seul fait de se distinguer enfant, de sortir des sentiers battus a un côté stigmatisant qui peut conduire l’enfant à auto-réfréner sa part de génie en l’enfouissant sous la normalité pour éviter l’exclusion de son entourage.

Arrivé à l’âge adulte, se reposer la question de ce qui a été vu par l’entourage et qui était remarquable est une bonne piste pour recontacter sa part géniale.

Tout enfant est en quelque façon un génie, et tout génie un enfant.
Arthur Schopenhauer

Une autre caractéristique du trait de génie, d’après François Delivré, est sa capacité de résister à l’échec, sa résilience. Une fois que l’on a retrouvé ses parts géniales, il est donc assez facile de finir la part d’acquisition nécessaire pour permettre leurs développements.

Et s’il n’y, a pas de génie sans travail, l’acte, l’idée géniale se caractériserait par une sensation de facilité et d’évidence, sans qu’il nous soit même possible d’expliquer comment l’on a fait. Le mode d’expression de la pensée géniale serait fulgurant et se rapprocherait de l’intuition. Notre génie, quand il s’exprime, échapperait à notre conscience en ne se manifestant à elle que pour produire le fruit de ses muettes recherches.

Nos défauts serait également un excellent point de départ pour contacter notre génie personnel dans la mesure où, nos déficiences, lacunes, manques nous obligerait à emprunter des voies originales marquant un mode de raisonnement et de fonctionnement unique et donc un formidable lieu de découverte.

Comment exploiter son génie, y-a-t-il des points de vigilances ?

La sensation de supériorité serait un piège dans lequel l’égo pourrait nous enfermer et transformer notre génie personnel en orgueil. Il faut donc opposer la constatation de la différence du génie et l’intention de comparaison qui pourrait conduire à cette sensation de supériorité.

Le sentiment de toute puissance pourrait aussi, en déformant la réalité qui nous entoure, nous empêcher de prendre en compte les vrais contraintes de notre environnement, nos propres limites et ainsi saborder notre propre génie.  Ce sentiment a d’ailleurs sonné le glas d’un certain nombre de personnages illustres comme Napoléon.

Le dernier point de vigilance concerne la solitude du génie qui peut être aussi une forme d’auto enfermement. L’acte génial conduisant alors à un acte d’isolement conscient ou pas de la part de celui-là même qui le réalise.

Que nous apporte les neurosciences sur cette vision du génie individuel

Sur la notion de talents innés, les neuroscience cognitives nous apprennent que très tôt dans l’enfance nous développons des motivations intrinsèques très peu sensibles à l’échec, quasis indéfectibles et stables tout au long de la vie qui sont donc un formidable nid pour développer son génie personnel.

Concernant l’aspect de la facilité et la fulgurance des idées géniales, les neurosciences nous indiquent que notre cerveau préfrontal, siège de la créativité est très peu conscient. Cette partie de notre cerveau capable d’abstraction, de créer des liens entre des choses à priori très éloignées, n’est pas le siège de la conscience. Son mode de communication est justement l’intuition et sa sollicitation se manifeste par l’état de flow où tout est facile et où les idées s’enchainent à toute vitesse sans heurts.

Une autre découverte récente concerne les conditions qui sont nécessaires à la mobilisation de notre cerveau préfrontal. Celui-ci s’avère fragile et très sensible au stress. Nous aurions tendance, sous stress, à privilégier un mode mental automatique et bruyant hébergé par la conscience qui entrainerait ruminations, distorsion de la réalité et généralisations abusives.

Ceci expliquerait pourquoi un bon nombre de manifestation du génie se produirait dans des moments de calme ou de relaxation (la pomme de Newton, le bain d’Archimède…).

Le génie se caractériserait par l’alternance de phases d’acquisition en masse d’informations au sens large et de quiétude nécessaires à la fabrication de liens cognitifs entre elles.

Un trait caractéristique du génie serait aussi la capacité à connecter les informations qu’il trouve à ses propres émotions. Les neuro scientifiques ont mis en avant le fait que nos schémas mentaux de décisions seraient en définitive toujours émotionnels et que la raison ne serait là que pour servir d’alibi à nos émotions. Notre réelles sincérité lorsque nous motivons nos choix serait dû au fait que ses stratégies de décisions émotionnelles (via ce qu’Antonio Damasio  appelle les marqueurs somatique) sont, une fois encore, prise par notre cerveau préfrontal à un niveau inconscient.  Une bonne compréhension de nos mécanismes internes émotionnels serait donc une des clés pour permettre d’accéder à notre génie.

De manière générale les génies auraient un niveau d’empathie supérieur à la moyenne et seraient à même de discuter et de parler facilement de choses profondes et de sentiments.

 

Pour conclure je dirais que notre génie à toutes les chances de se développer sur nos motivations primaires (celles qui se développent dans la très petite enfance) lorsque nous les exploitons à leur juste potentiel en mobilisant notre cerveau préfrontal en lien avec notre degré d’empathie et sans se laisser contaminer par notre égo. Un accompagnement peut être bénéfique pour mieux se connaitre, comprendre ses modes de fonctionnement, trouver ses motivations profondes et indéfectibles ou tout simplement développer son adaptabilité et son intelligence de situation.

 

Si ce sujet vous intéresse peut être tenter l’aventure de l’inventaire de motivations, d’assertivité et adaptabilité VIP2A Pro

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