Wholeness et éloge de la faiblesse en entreprise

wholeness

Les émotions, les faiblesses en entreprise sont mal perçues. Tous autant que nous sommes avons eu à cacher nos propres faiblesses et nos émotions pour préserver une image, à priori, meilleure que la réalité. Les entreprises demandent des personnes fortes, ultra-compétentes, parfaites, elles recherchent le moutons à 5 pattes, les annonces publiées en sont régulièrement la démonstration. Et si les entreprises se trompaient ? Et si l’on pouvait venir avec tout ce que l’on est ? Et si on essayait la wholeness ?

Derrière chaque faiblesse une force ?

De plus en plus de découvertes associent les troubles de l’humeur, du comportement ou du développement à des configurations particulières de notre cerveau. Celui-ci pour diverses raisons à subi un développement qui n’est pas standard et certaines zones dédiées à des taches spécifiques sont parfois sous développées.

La plasticité de notre cerveau est quelque chose de fantastique, c’est une propriété de notre cerveau qui peut sans cesse se reprogrammer pour corriger les anomalies dont il est victime.  Alors que certains circuits ne peuvent pas ou plus être utilisés comme il le faudrait, d’autres prennent le relai et se sur-développent pour compenser et assurer au mieux les fonctions requises.

Prenons le cas de la dyslexie, ce trouble qui nuit à l’acquisition de la lecture et de l’écriture, amène sont lot de handicaps qu’il est difficile d’assumer dans le milieu professionnel. Ce trouble est parfois visible dés le début de la relation professionnelle et ne passe souvent pas le barrage de la simple lettre de motivation.

Pourtant ce défaut socialement pénalisant est aussi accompagné de dons. Les dyslexiques développent des aptitudes de perception et d’attention spatiales supérieures à celles des non dyslexiques, aptitudes généralement attribuées au fonctionnement de l’hémisphère droit. Pour masquer ce qui peut être perçu comme un handicap, le dyslexique va aussi mettre en place un certain nombre de stratégies. Il fera par exemple appel à sa mémoire pour éviter une confrontation directe et potentiellement révélatrice de sa faiblesse sur la lecture. De fait celle-ci sera plus entrainée que la moyenne et pourra servir dans d’autres registres d’activités. Une meilleure intuition, une prédisposition naturelle pour l’ergonomie, de remarquables aptitudes spatiales, il n’en fallait pas plus pour qu’une école américaine d’architecture fasse de la dyslexie un véritable don et un critère de sélection.

Voici à titre d’exemple, une petite liste de dyslexiques connus dont le monde professionnel aurait eu le tord de se passer : Winston Churchill, Gustave Flaubert, Steven Spielberg,  Albert Einstein ou encore Léonard de Vinci et Auguste Rodin.

De même, les découvertes sur les super capacités de mémorisation ou de pensée analytique en environnement complexe de certains autistes ou personnes atteintes du syndrome d’asperger nous invitent à repenser les faiblesses relatives de chacun.

Ici aussi une liste, longue comme, le bras d’illustres personnages que l’on soupçonne d’en être atteint  : Marie Curie, Alexander Graham Bell, Thomas Edison, Vincent Van Gogh, Andy Warhol, Virginia Woolf et Bob Dylan ou plus près de nous, Bill Gates et Mark Zuckerberg…

Dans d’autres registres, l’hypersensibilité émotionnelle, s’accompagne d’un très grande empathie et d’une attention particulière aux signaux faibles.
La timidité se couvre d’une profonde humilité, de modestie et d’un respect naturel pour les autres et font des timides des personnes plus à l’écoute des autres et naturellement plus ouvertes.
Les personnes en situation de handicap physiques sont bien souvent écartée des voies professionnelles alors qu’elles montrent par exemple des capacités de résilience, un courage et une vision positive supérieure à la moyenne.

Bref, chaque fois qu’une faiblesse est étudiée à fin thérapeutique on s’aperçoit, au bout d’un certain temps, qu’elle s’accompagne d’un cortège d’avantages ou de bénéfices insoupçonnés.

Pour autant travail et faiblesse en entreprise ne font toujours pas bons ménages. Lors de l’entretien d’embauche, qui n’a pas essayé de trouver une façon arrangeante de se trouver les fameux trois défauts demandés. A pinailleur, on préférera volontiers consciencieux, créatif sera préféré à rebelle, prudent à pétochard, multi-tache à désorganiser… le risque étant toujours de rester sur la touche.

Nos faiblesses sont pourtant aussi des forces que l’on exploitent pas assez dans l’entreprise, elles nous amènent à penser différemment, à voir les choses sous un autre angle et penser « out of the box ». Alors qu’on a jamais eu autant besoin d’innover, permettre à tous d’exploiter ses talents et ses faiblesses en entreprise apparait être une bonne solution.

Bien sûr, cela demande pas mal de travail, sur nos croyances notamment, mais aussi sur notre capacité de tolérance et notre capacité d’acceptation de la différence.

Derrière chaque émotion un message

Nos émotions sont le premier système de communication élaboré par notre cerveau bien avant le langage parlé. Si le langage a pris le dessus depuis pas mal d’année, nos émotions nous envoient encore les messages. De nombreuses études ont montré que les personnes qui ont une bonne gestion des émotions chez eux et chez les autres ont tendance à avoir de meilleures relations et une meilleure santé émotionnelle. Elles ont tendance à mieux s’adapter aux différentes circonstances, à être plus motivées et plus positives.

Une bonne capacité à gérer et utiliser les émotions favorise notamment un bon sentiment d’efficacité personnelle (la croyance d’être capable d’atteindre des buts) et une attitude proactive pour améliorer sa vie. Une bonne intelligence émotionnelle est un atout pour la mise en œuvre de l’intelligence collective en entreprise.

De plus une bonne lecture des émotions de soi et des autres est un signe d’une bonne empathie et l’empathie est un des facteurs qui conduit à des relations de confiance. La gestion des émotions, cela s’apprend et il existe des conditions environnementales plus propice que d’autres.

Le concept de wholeness

Que cela soit nos émotions ou nos faiblesses, nous nous privons d’une grande part de nous même en portant notre masque professionnel. Être capable d’exprimer ses émotions dans l’entreprise, de les comprendre de les utiliser et de les gérer, pouvoir afficher ses faiblesses, être soi même sont de formidables atouts pour le salarié comme pour l’entreprise.

C’est le concept de wholeness qui résume le mieux cette tendance, accepter et s’autoriser à être tout ce que l’on est dans l’entreprise et s’enrichir au contact des autres. « Wholeness » pourrait être traduit par « entièreté » et consiste à se considérer comme un tout et de s’accepter pleinement.

Intégrer la « wholeness » dans la pratique

Voici une liste d’exemples de pratiques mises en place pour permettre à tout un chacun de venir dans toute son entièreté au travail.

Définition d’un socle de règles du bien travailler ensemble

Beaucoup d’entreprises ont ainsi défini quels étaient les comportements qui devaient favoriser le respect et l’acception de soi et des autres, et quels étaient ceux qui étaient à proscrire. Loin de pondre des bibles imposantes ou un nouveau code civil opposables, ils ont souvent préférés faire des documents très courts et facilement mémorisables par tous.

Accompagner les individus et les équipes pour leur permettre de se développer professionnellement mais aussi personnellement

Dans ces entreprises ont permet aux gens d’exprimer leurs émotions, d’en entendre les messages cachés et d’en tirer les apprentissages. Les salariés sont accompagnés sur demande par des coachs et/ou ont des formations en CNV, gestion des émotions. On y est très attentif à la gestion du stress car celui-ci nuit à l’expression des émotions et provoque le repli sur soi ou des manifestations comportementales inadaptées pour exprimer les émotions contenues.

Aménager des lieux spécifiques

Lorsque l’on souhaite s’interroger sur soi même, il est difficile de le faire sans un open space, ces entreprises ont mis en place des lieux de clame où l’on peu se retirer pour faire un point su soi, méditer ou se relaxer. D’autres entreprises proposent des cours de Yoga ou de méditation pour leurs salariés.

Des protocoles et des rituels

La plupart de ces entreprises ont mis en place des rituels ou des protocoles pour permettre de communiquer en tout sérénité sur ses émotions, ses doutes, ses peurs. Par exemple le début des réunions pourra commencer par des météos internes et finir par des ressentis. Certains vont utiliser des signes ou des sons pour autoriser quiconque à interrompre un débat qui partirai un peu trop dans l’égo, d’autres encore vont mettre en place des systèmes de médiation interne pour gérer les conflits.

De moments d’échanges privilégiés

Que ce soit au travers du mentorat ou de tutorat, ces entreprises prévoient des moments d’échanges avec des personnes de confiance choisies par le salarié pour faire le point sur eux même. Certains ont purement et simplement abandonnés les entretiens hiérarchiques classiques et y ont préféré des entretiens d’autoévaluations. Ils vont aussi mettre en place des rétrospectives émotionnelles pour revenir, par exemple, sur le vécu émotionnel d’un projet.

La célébration

Il ne faudrait pas croire que seules les émotions négatives ou les difficultés sont dignes d’intérêts. En fait, c’est même tout l’inverse, célébrer les moments de victoires, de réussite et les progrès est une chose très importante. Ces entreprises ont intégré dans leur façon de travailler le moyen de célébrer et de partager leur réussite et leurs succès et même parfois leur échecs. Se tromper est également un apprentissage, célébrer l’erreur est un moyen pour dédramatiser et pour tirer des leçons constructives de ses échecs sans créer de résistance.

Les bénéfices de la wholeness

Sortir de la pensée unique, être capable d’écouter les signaux faibles, entendre les nouveaux besoins, transformer les difficultés en opportunités sont autant de point positifs qu’apporte la wholeness. Créer des relations de confiance, augmenter la cohésion et la résilience des équipes, permettre une meilleur communication et une meilleure efficacité du collectif par la diversité et la complémentarité se rajoutent à la déjà longue liste précédente.

Avec de la pratique, la wholeness devient naturelle et spontanée on se demande même comment on faisait avant.

Alors, prêt à expérimenter la wholeness  ?

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