Déployer l’agilité dans son entreprise – 4 pièges à éviter

 

deployer l'agilité

Déployer l’agilité dans son entreprise n’est pas si simple que cela et un certain nombre d’entreprises peinent à faire émerger une culture agile.
Comment semer les bonnes graines pour être agile, comment vaincre les résistances ou les réticences ?

Comment déployer l’agilité et vaincre les résistances ?

Une des premières remarques qui m’est faite quand on parle de déploiement de l’agilité auprès des managers concerne la résistance préfigurée des équipes.

L’agilité, moi je veux bien mes au siens de mes équipes cela ne va pas être pareil !

Les managers demandent alors régulièrement des exemples de méthodes ou de mise en place réussies de manière à pouvoir s’en inspirer.

Pouvez-vous nous donner des exemples de changements réussis et de méthodes pour y parvenir ?

Les réponses à ces questions, tout à fait légitimes, n’apportent, pour autant, jamais l’effet escompté. En effet quelques soient les exemples ou méthodes données on se retrouve invariablement avec la même suite de réactions :

  • Oui mais, cette entreprise n’est pas dans le même domaine, ceci ne peut pas s’appliquer chez nous…
  • Oui mais, celle-ci est bien du même domaine, mais elle n’a pas les mêmes clients…
  • Oui mais, celle-ci a bien … et les mêmes clients mais n’a pas les mêmes salariés…
  • Oui mais, celle-ci a bien … et les mêmes salariés mais n’a pas les mêmes syndicats…
  • Oui mais là, se sont des doux rêveurs ou des bisounours …

Quelques soient les arguments apportés la réponse sera toujours de la même teneur. Les exemples ne pourront jamais nous permettre de nous identifier aux autres car nous sommes foncièrement différents et aucune réponse ne nous satisfera jamais vraiment.

Quels sont les principaux freins qui nous empêchent de déployer l’agilité dans nos organisations ?

1/ La croyance que l’agilité repose sur les autres

Nous avons tendance à considérer que dans un déploiement agile , c’est aux autres de changer.

Ils ne sont pas assez adaptables, flexibles, dès qu’on leur demande un changement ils s’opposent …

Pourtant,ce que l’on constate est que :

Le premier des freins au déploiement de l’agilité, ce n’est pas les autres, c’est nous même.

2/ Une culture top/down à sens unique

Lorsque l’on est habitué à un processus top down très prononcé on peut avoir des difficultés à permettre à l’agilité d’émerger dans ses équipes, son organisation. En effet, l’agilité repose sur un principe de boucle de rétroaction :

  • On essaye quelque chose
  • On inspecte
  • On s’adapte

Ceci nécessite un totale transparence dans l’intention, dans les moyens et les résultats obtenus au risque de voir les phases d’inspection et d’adaptation rendues inefficaces. On pourrait résumer en disant que :

L’agilité se propage mieux dans une logique de pairs à pairs.

3/ La culture de la planification

Dans les méthodes agiles on préfère agir que planifier. Beaucoup de personnes veulent tout caler à l’avance pour éviter les résistances. Et c’est le contraire qui se produit. La planification du déploiement entraine la planification des résistances.

Comme le plan sera surement faux, surdimensionné ou sous-dimensionné il va engendrer des critiques des résistances qui elles aussi seront disproportionnées. La réaction naturelle au plan de déploiement devient :

Il vaut mieux prévenir que guérir !

Du coup tout le monde se met en ordre de bataille, les pours, les contres… pour fourbir leurs armes. Les plans s’enchainent et aucune action n’émerge vraiment. On pourrait résumer en disant que :

L’agilité se propage mieux quand elle s’adapte à ce qui émerge en cours de route.

4/ La faible capacité à envisager de faire des erreurs

Il est assez fréquents de confondre le fait de faire des erreurs et les conséquences qu’elles peuvent avoir.

Dans bon nombre d’entreprises, l’erreur est associé à des conséquences, in fine, terrible en terme de sécurité pour les utilisateurs ou de coût pour les entreprises. Du coup l’on va essayer d’éradiquer les erreurs dans les processus. Commettre une erreur est bannit et de fait, la prise de risque aussi.

Du point de vue de l’agilité, l’erreur est une source d’apprentissage très importante et peut être même la seule. On est pas pour autant utopique et l’on sait très bien que certaines erreurs peuvent avoir de fâcheuses conséquences. On ne va pas essayer d’éradiquer les erreurs mais on va essayer de leur fournir un cadre sécurisé pour permettre l’apprentissage sans en payer les conséquences.

Le seul fait d’avoir des boucles d’itérations courtes, qui sont des lieux de feedback et d’apprentissage, permet d’utiliser l’erreur comme moyen d’amélioration.
On est plutôt dans l’état d’esprit suivant :

Fail Fast, learn Fast !

Ce changement de paradigme demande souvent à lui tout seul pas mal de travail et de remise en question.

Et pourtant déployer de l’agilité, c’est comme faire de l’agilité

Il suffit de respecter quelques principes de bases :

  • On fixe une vision globale à moyen terme. Ex : Déployer l’agilité dans le service ….
  • On détermine de premières actions court terme qui crées de la valeur dans la transformation et vont dans le sens de la vision : Ex : Faire le point sur le niveau de connaissance de l’équipe sur l’agilité, ou les sensibiliser ou les former ou tester sur un petit projet…
  • On démarre dans le concret,  sans faire de gros chantier de définition de ce qu’il faut faire.
  • On fait une boucle courte, on inspecte et on s’adapte.
  • On recommence avec le deuxième élément qui pourrait apporter de la valeur.

Le tout en veillant au respect d’un cadre agile (léger mais nécessaire) où l’on cherche à monter en autonomie à chaque itération.

Durant cette phase il va y avoir des doutes, des difficultés rencontrées et se faire accompagner par quelqu’un dans la structure ou en dehors de plus expérimenté sur l’agilité pourra être d’une bonne aide et fera gagner beaucoup de temps.

On peut avoir tendance à avoir de mauvais réflexes et tenter de faire de l’agilité à la mode « gestion du changement classique », ce qui n’est pas une bonne idée. Pour résumer on dira que :

Le seul moyen de faire émerger de l’agilité dans les équipes c’est de le faire en étant agile.

Pour finir quelques pensées aidantes à garder à l’esprit pour bien réussir à déployer l’agilité :

  • Toujours plus de la même chose entraine toujours plus de même résultats.
  • On ne peut pas changer l’autre on ne peut que se changer soi.
  • Une idée n’a de valeur réelle que si elle est confrontée à la réalité.
  • Il n’y a pas de vérité mais que des opinions et elles méritent toutes d’êtres entendues.
  • L’essai/erreur est le système d’apprentissage qu’a privilégié la nature.
  • Prévoir est inutile si l’on en peut pas s’adapter.
  • Plus une prévision est lointaine et plus elle est fausse.
  • L’agilité cela commence par soi.

Vous souhaitez faire ce travail pour votre activité ou souhaitez devenir plus agile, n’hésitez pas à nous contacter nous sommes là pour cela.

Contactez-nous

 

Retour au dossier : Agilité dans les organisations.

 

 

 

Cet article vous a plus, partagez le !

Laissez une réponse